Congrès Détergence 2025 : Une industrie au carrefour de l’innovation et des obligations réglementaires

13/5/2025

Le Congrès Détergence 2025 s’est tenu dans un contexte de profonde mutation du secteur. En ligne avec les objectifs européens de durabilité, de simplification réglementaire et d’innovation, cet événement a rassemblé les acteurs clés de la détergence pour faire le point sur les évolutions majeures à venir. Des mises à jour réglementaires à l’essor des produits biotechnologiques, en passant par les exigences croissantes en matière d’étiquetage et de biodégradabilité, retour sur les temps forts du congrès.

1. Tour d’horizon réglementaire : une avalanche de révisions en cours

La première partie du congrès a été marquée par un panorama dense des actualités réglementaires, avec plusieurs textes européens en cours de révision ou récemment adoptés :

  • Loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) : les fiches Qualités et Caractéristiques Environnementales (QCE) deviennent incontournables. Les objectifs de réemploi ont été révisés et de nouvelles filières REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) ont été créées, notamment pour les textiles sanitaires à usage unique (TSUU) et les emballages professionnels.
  • Révision du règlement Détergents : attendue pour fin 2025, avec une application courant 2027-2028. Les évolutions incluent de nouvelles définitions, l’intégration des détergents à base de microorganismes, l’introduction du Passeport Produit, et un alignement renforcé des exigences de mise sur le marché.
  • CLP (Classification, Labelling and Packaging) : la révision adoptée fin 2024 introduit de nouvelles classes de danger (comme les substances très persistantes et très mobiles), des règles étiquetage digital ou dépliant, et un cadre plus strict sur la publicité et la vente à distance. L’application est prévue entre 2027 et 2028.
  • PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation) : publication attendue en 2025 avec des exigences de réduction, de réemploi, de recyclage, de collecte et de traitement des déchets d’emballage, renforçant la pression sur les producteurs.
  • Directive Green Claims : encore en trilogue, elle imposera des preuves scientifiques avant toute allégation environnementale sur les emballages. Cette réglementation vise à limiter le greenwashing.
  • Règlement Zéro Déforestation : en application fin 2025/début 2026, il impose un système de diligence raisonnée et un rapport annuel, impactant la chaîne d’approvisionnement des ingrédients issus de matières premières agricoles.

2. Focus sur deux piliers réglementaires : CLP et règlement Détergents

CLP : des implications concrètes pour les industriels

L’entrée en vigueur de la révision du CLP pose de nombreuses questions pratiques. Les industriels s’interrogent sur :

  • Les formats à adopter pour les nouvelles étiquettes (taille de police, interlignes, gestion des cas particuliers),
  • L’applicabilité des nouveaux formats à certaines catégories de produits,
  • Les nouvelles règles encadrant la publicité, notamment les formats numériques.

Un consensus émerge sur la complexité de cette réforme, qui nécessitera des guides d’interprétation clairs et des périodes transitoires réalistes.

Règlement Détergents : vers une plus grande transparence

Le futur règlement détergent introduira notamment le Passeport Produit, un document numérique centralisant toutes les informations réglementaires d’un produit. Ce passeport remplacera la déclaration de conformité et devra être accessible à tous. Par ailleurs, le texte révisé devrait faciliter le travail des autorités et des industriels en harmonisant davantage les exigences de mise sur le marché.

3. Enjeux liés aux allégations environnementales

Les allégations environnementales sont au cœur du Pacte Vert européen. Le congrès a mis en lumière les défis suivants :

  • Interdiction des allégations sur les produits contenant des substances dangereuses,
  • Pré-approbation obligatoire des allégations environnementales,
  • Méthodologie standardisée de justification des claims (comme "biodégradable", "neutre en carbone", etc.),

Cette réglementation, bien qu’ambitieuse, suscite des inquiétudes : complexité des textes, contradictions possibles entre règlements, lourdeurs administratives, divergences d’interprétation entre États membres. Le guide français du CNC (Conseil National de la Consommation) permet d’anticiper les règles qu’imposera cette nouvelle réglementation.

4. Le cas du 1,4-Dioxane : une substance problématique

Le congrès a fait un zoom sur le 1,4-Dioxane, substance cancérogène (H350) et considérée comme Persistante, Mobile et Toxique (PMT). Présente à l’état de trace dans de nombreux tensioactifs de type polyoxyéthylène, sa restriction est portée par l’Allemagne et est en cours d’évaluation au niveau Européen. Les études d’impact socio-économiques révèlent la difficulté de proposer des alternatives rentables. Ce sujet illustre parfaitement le dilemme entre protection de la santé humaine et faisabilité industrielle.

5. Microorganismes dans les détergents : innovation et encadrement

L’intégration de microorganismes dans les détergents est une tendance en forte croissance. Cette innovation soulève cependant plusieurs enjeux :

  • Besoin d’identification claire des souches,
  • Dossier de sécurité complet (toxicologie, exposition utilisateur),
  • Encadrement des allégations spécifiques,
  • Questions réglementaires non résolues, notamment pour les usages sur surfaces en contact avec des aliments.

En l’absence de cadre harmonisé européen, les acteurs s’appuient souvent sur les exigences d’autres pays (Canada par exemple), qui imposent des évaluations de risque et des notifications spécifiques.

6. La biodégradabilité : vers une exigence élargie

La biodégradabilité reste une obligation réglementaire dans les dossiers détergents. Les évolutions en cours pourraient inclure :

  • L’application de cette exigence à toutes les substances et mélanges,
  • L’inclusion des capsules dans l’évaluation,
  • La suppression de la nécessité de faire appel à des laboratoires agréés.

Ces évolutions visent à mieux encadrer l’impact environnemental global des produits de détergence, sans pour autant freiner leur innovation.

7. Emballages et REP : nouvelles obligations à l’horizon

Deux nouvelles filières de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) sont entrées en vigueur :

  • TSUU (Textiles Sanitaires à Usage Unique) : toutes les lingettes, qu’elles soient sèches, humides, plastiques ou non, à destination des particuliers ou professionnels, sont concernées depuis décembre 2024.
  • REP Emballages professionnels : concerne tous les emballages hors périmètre ménager ou autre filière existante.

Ces REP ont pour objectifs : la réduction des déchets, leur meilleur traitement, et la sensibilisation des consommateurs à l’éco-conception.

Conclusion : entre complexité réglementaire et dynamique d’innovation

Le Congrès Détergence 2025 a mis en lumière l’intensité du moment que traverse le secteur. Si l’Union européenne multiplie les initiatives pour encourager les produits durables, elle impose aussi aux industriels une charge réglementaire de plus en plus lourde et complexe.

Pour les professionnels de la détergence, l’enjeu est double : rester en conformité avec des textes en constante évolution, tout en continuant à innover face aux attentes sociétales en matière de sécurité, de santé et d’environnement.

Ce congrès a été l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques, de partager des retours d’expérience, et surtout de rappeler la nécessité de dialogue permanent entre régulateurs et industriels pour construire ensemble la détergence de demain.

Contactez nos experts gratuitement pour plus d’informations.

Le Congrès Détergence 2025 s’est tenu dans un contexte de profonde mutation du secteur. En ligne avec les objectifs européens de durabilité, de simplification réglementaire et d’innovation, cet événement a rassemblé les acteurs clés de la détergence pour faire le point sur les évolutions majeures à venir. Des mises à jour réglementaires à l’essor des produits biotechnologiques, en passant par les exigences croissantes en matière d’étiquetage et de biodégradabilité, retour sur les temps forts du congrès.

1. Tour d’horizon réglementaire : une avalanche de révisions en cours

La première partie du congrès a été marquée par un panorama dense des actualités réglementaires, avec plusieurs textes européens en cours de révision ou récemment adoptés :

  • Loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) : les fiches Qualités et Caractéristiques Environnementales (QCE) deviennent incontournables. Les objectifs de réemploi ont été révisés et de nouvelles filières REP (Responsabilité Élargie des Producteurs) ont été créées, notamment pour les textiles sanitaires à usage unique (TSUU) et les emballages professionnels.
  • Révision du règlement Détergents : attendue pour fin 2025, avec une application courant 2027-2028. Les évolutions incluent de nouvelles définitions, l’intégration des détergents à base de microorganismes, l’introduction du Passeport Produit, et un alignement renforcé des exigences de mise sur le marché.
  • CLP (Classification, Labelling and Packaging) : la révision adoptée fin 2024 introduit de nouvelles classes de danger (comme les substances très persistantes et très mobiles), des règles étiquetage digital ou dépliant, et un cadre plus strict sur la publicité et la vente à distance. L’application est prévue entre 2027 et 2028.
  • PPWR (Packaging and Packaging Waste Regulation) : publication attendue en 2025 avec des exigences de réduction, de réemploi, de recyclage, de collecte et de traitement des déchets d’emballage, renforçant la pression sur les producteurs.
  • Directive Green Claims : encore en trilogue, elle imposera des preuves scientifiques avant toute allégation environnementale sur les emballages. Cette réglementation vise à limiter le greenwashing.
  • Règlement Zéro Déforestation : en application fin 2025/début 2026, il impose un système de diligence raisonnée et un rapport annuel, impactant la chaîne d’approvisionnement des ingrédients issus de matières premières agricoles.

2. Focus sur deux piliers réglementaires : CLP et règlement Détergents

CLP : des implications concrètes pour les industriels

L’entrée en vigueur de la révision du CLP pose de nombreuses questions pratiques. Les industriels s’interrogent sur :

  • Les formats à adopter pour les nouvelles étiquettes (taille de police, interlignes, gestion des cas particuliers),
  • L’applicabilité des nouveaux formats à certaines catégories de produits,
  • Les nouvelles règles encadrant la publicité, notamment les formats numériques.

Un consensus émerge sur la complexité de cette réforme, qui nécessitera des guides d’interprétation clairs et des périodes transitoires réalistes.

Règlement Détergents : vers une plus grande transparence

Le futur règlement détergent introduira notamment le Passeport Produit, un document numérique centralisant toutes les informations réglementaires d’un produit. Ce passeport remplacera la déclaration de conformité et devra être accessible à tous. Par ailleurs, le texte révisé devrait faciliter le travail des autorités et des industriels en harmonisant davantage les exigences de mise sur le marché.

3. Enjeux liés aux allégations environnementales

Les allégations environnementales sont au cœur du Pacte Vert européen. Le congrès a mis en lumière les défis suivants :

  • Interdiction des allégations sur les produits contenant des substances dangereuses,
  • Pré-approbation obligatoire des allégations environnementales,
  • Méthodologie standardisée de justification des claims (comme "biodégradable", "neutre en carbone", etc.),

Cette réglementation, bien qu’ambitieuse, suscite des inquiétudes : complexité des textes, contradictions possibles entre règlements, lourdeurs administratives, divergences d’interprétation entre États membres. Le guide français du CNC (Conseil National de la Consommation) permet d’anticiper les règles qu’imposera cette nouvelle réglementation.

4. Le cas du 1,4-Dioxane : une substance problématique

Le congrès a fait un zoom sur le 1,4-Dioxane, substance cancérogène (H350) et considérée comme Persistante, Mobile et Toxique (PMT). Présente à l’état de trace dans de nombreux tensioactifs de type polyoxyéthylène, sa restriction est portée par l’Allemagne et est en cours d’évaluation au niveau Européen. Les études d’impact socio-économiques révèlent la difficulté de proposer des alternatives rentables. Ce sujet illustre parfaitement le dilemme entre protection de la santé humaine et faisabilité industrielle.

5. Microorganismes dans les détergents : innovation et encadrement

L’intégration de microorganismes dans les détergents est une tendance en forte croissance. Cette innovation soulève cependant plusieurs enjeux :

  • Besoin d’identification claire des souches,
  • Dossier de sécurité complet (toxicologie, exposition utilisateur),
  • Encadrement des allégations spécifiques,
  • Questions réglementaires non résolues, notamment pour les usages sur surfaces en contact avec des aliments.

En l’absence de cadre harmonisé européen, les acteurs s’appuient souvent sur les exigences d’autres pays (Canada par exemple), qui imposent des évaluations de risque et des notifications spécifiques.

6. La biodégradabilité : vers une exigence élargie

La biodégradabilité reste une obligation réglementaire dans les dossiers détergents. Les évolutions en cours pourraient inclure :

  • L’application de cette exigence à toutes les substances et mélanges,
  • L’inclusion des capsules dans l’évaluation,
  • La suppression de la nécessité de faire appel à des laboratoires agréés.

Ces évolutions visent à mieux encadrer l’impact environnemental global des produits de détergence, sans pour autant freiner leur innovation.

7. Emballages et REP : nouvelles obligations à l’horizon

Deux nouvelles filières de Responsabilité Élargie des Producteurs (REP) sont entrées en vigueur :

  • TSUU (Textiles Sanitaires à Usage Unique) : toutes les lingettes, qu’elles soient sèches, humides, plastiques ou non, à destination des particuliers ou professionnels, sont concernées depuis décembre 2024.
  • REP Emballages professionnels : concerne tous les emballages hors périmètre ménager ou autre filière existante.

Ces REP ont pour objectifs : la réduction des déchets, leur meilleur traitement, et la sensibilisation des consommateurs à l’éco-conception.

Conclusion : entre complexité réglementaire et dynamique d’innovation

Le Congrès Détergence 2025 a mis en lumière l’intensité du moment que traverse le secteur. Si l’Union européenne multiplie les initiatives pour encourager les produits durables, elle impose aussi aux industriels une charge réglementaire de plus en plus lourde et complexe.

Pour les professionnels de la détergence, l’enjeu est double : rester en conformité avec des textes en constante évolution, tout en continuant à innover face aux attentes sociétales en matière de sécurité, de santé et d’environnement.

Ce congrès a été l’occasion d’échanger sur les bonnes pratiques, de partager des retours d’expérience, et surtout de rappeler la nécessité de dialogue permanent entre régulateurs et industriels pour construire ensemble la détergence de demain.

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